Jour 2

Mercredi 31 mars 2016 | Aiguines, la bergerie de la Grande Forêt

Lecture de paysage. Nous nous sommes rendus à la chapelle Saint-Pierre du Verdon où une table d’orientation nous attendait. Nous avons fait une lecture du paysage : repérer les composantes naturelles et artificielles. Nous avons ensuite fait un croquis de ce paysage.

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EDF préconise pour l’alimentation en électricité l’hydroélectrique dans cette région car elle dispose de deux éléments essentiels : de l’eau et des pentes. Le lac de Sainte-Croix porte ce nom car le barrage hydroélectrique est construit sur la commune de Sainte-Croix. Il mesure 12 km de long sur une moyenne de 2,5 km, soit 2200 ha de champs inondés  (l’équivalent de 4400 terrains de foot)!

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Le plateau de Valensole qui nous fait face est constitué de poudingues (roches constituées de galets soudés) propices à la mise en culture. De notre côté, le calcaire du sous-sol ne le permet pas.

Laurent, notre animateur, nous a expliqué alors la sédimentation et la formation du calcaire : des animaux meurent et s’accumulent sur le fond de la mer, leurs restes (coquilles, squelettes…) se transforment en roches. Par la tectonique des plaques, l’écorce terrestre bouge, le fond de la mer remonte et s’expose à l’eau de pluie qui s’infiltre dans les fissures du sous-sol. A cause de son acidité naturelle, l’eau creuse les fissures. L’eau infiltrée ressort du massif par des fissures, enrichie en minéraux. Dans l’après-midi, nous avons créé une maquette de massif calcaire fissuré pour comprendre le fonctionnement d’un réseau karstique.

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Au cours de la randonnée, nous avons trouvé la présence de traces d’un ancien fond marin : des fossiles de moules, d’ammonites, d’oursin mis à jour par l’érosion. Attention, les conserver est interdit : la zone est une réserve géologique protégée !

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Notre sentier est sur l’ubac, c’est-à-dire à l’ombre. La végétation est constituée de hêtres très hauts (pour chercher la lumière : c’est le phototropisme), à feuilles caduques , du buis à sa base (il aime l’ombre), du houx, de la mousse…
Un hêtre d’environ 200 ans est peut-être à l’origine de tous ceux qui l’entourent. En effet, les fruits sont dispersés par les oiseaux, les écureuils qui les défèquent plus loin.

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En face, l’adret est ensoleillé, plus sec, la végétation y est plus rare, avec majoritairement du pin à une altitude plus basse.

Nous sommes arrivés au niveau d’une petite source (source Périer), aménagée par l’Homme pour abreuver les troupeaux en transhumance. On appelle une telle source foux en provençal. Elle sort lentement d’un réseau karstique alimenté par l’eau de pluie qui tombe au sommet du relief (l’impluvium).  Laurent nous a expliqué qu’il existe des eaux de surface (rivières, lacs…) et des eaux souterraines. Ces dernières, filtrées par le sol, sont plus saines. Les hommes préhistoriques l’avaient compris et les préféraient déjà aux eaux de surface, évitant ainsi des maladies.
La loi sur l’eau crée des périmètres de protection pour empêcher la pollution de ces précieuses ressources.

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Notre périple nous a amenés à la bergerie de la Grande Forêt, abandonnée depuis les années 90. Pour capter l’eau nécessaire à l’élevage, des solutions astucieuses ont été élaborées : le toit très incliné du bâtiment, d’un seul pan de 400 m², permet de diriger l’eau vers des gouttières puis une citerne qui se remplit au gré des intempéries.

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Nos travaux de retour à l’hébergement :

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Le soir au restaurant, nous avons fêté l’anniversaire de Louis.
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